Comment décrire objectivement l’univers de Findhorn ? Je crois que c’est impossible…Arriver ici, c’est entrer dans un autre espace temps, aux couleurs de rêves et d’idéal. J’y ai vécu une semaine délicieuse, complètement sous le charme. Je vais essayer de vous emmener avec moi, pour une visite de Findhorn -totalement subjective- bien sur. Un lieu vivant : jardins fleuris entre Mer et Forêt Ce sont toujours des lieux particuliers, des espaces-temps de grand potentiel, qui attirent des évènements et des personnes extra-ordinaires. C’est ainsi que naissent les mythes, et celui de Findhorn ne fait pas exception : au commencement, il y a un espace local… L’Eco-Park - devenu une légende mondiale- est né dans les années 60 d’un simple parking à camping cars, entre les dunes de sables et la forêt de pins, au bord de la Baie de Findhorn. Il n’y avait rien qui puisse laisser imaginer les jardins fleuris et l’abondance végétale qu’on peut découvrir aujourd’hui, fruits de 60 ans de travail avec la terre, de soin, d’amendement et de compost. Mais il y avait certainement déjà la lumière et la beauté , l’espace et une forme de microclimat local. La petite maison où j’ai résidé est nichée dans le bois de pins originel (the Hinterland), juste derrière la zone de dunes couvertes d’ajoncs et de bruyère qui fait écran aux vents de l’Océan. C’est une sensation assez étrange d’être réveillée le matin par un concert croisé de tourterelles et de mouettes. J’ai pensé souvent au « Pays où on n’arrive jamais »… A quelques mètres seulement un petit chemin mène au « Sanctuaire de la nature », qui ressemble à une maison de hobbit dans un écrin végétal. Des méditations matinales y ont lieu chaque matin à 6h. J’ai pu en profiter à plusieurs reprises et goûter avec gratitude la densité de la nappe de silence intérieur qui s’y déploie : A quelques pas , dans l’autre direction, ce sont les nouveaux eco-bâtiments collectifs : East et West Winhgs. Un très bel exemple de la modernité écolo intégrée : panneaux solaires, bâtiments quasiment à énergie positive, espaces communs (buanderie, salle de réunion, matériel partagé, jardin collectif…). Des appartements tout confort et une vraie vie de co-habitation. A peine arrivée, j’ai pu profiter d’une vague de danse libre en plein air, face au ciel et à la Baie de Findhorn… pieds nus dans l’herbe, la musique à fond, avec le vent et les oiseaux…. Comme j’ai aimé vibrer et danser de toute mon énergie ! Cela donne une idée aussi de la culture locale En une semaine, j’ai pu danser 4 fois, avec deux belles séances de 5rythmes :) Et puis… les jardins…. Il me faudrait des heures pour en parler. Fleurs et légumes, jardins d’agréments, maraîchage de production, jardin méditatif… Tous les espaces interstitiels entre les bâtiments sont fleuris et décorés ! Et bien sur, le compost est une pratique sacrée. J’ai d’un un coup de coeur pour le « jardin originel », qui entoure la caravane fondatrice bleu ciel des années 60 : Accueil et ouverture du coeur Mais plus encore que la beauté des espaces extérieurs, ce qui m’a frappée ici, c’est la chaleur de contact et les qualités humaines qui imprègnent le quotidien. Je crois que le vrai secret de Findhorn, au-delà de la légende, réside dans cette magie du coeur et des rencontres. Lors de mon arrivée, un peu perdue, j’ai demandé mon chemin à un inconnu…qui a fait un détour de 10min pour me conduire à la maison que je cherchais et me souhaiter la bienvenue. Puis, dès le deuxième jour, j’ai rencontrée ma « marraine » et bonne fée : Pascale, venue de Tours, en séjour ici pour tout l’été. Ses bons conseils m’ont permis de rentrer tout de suite dans le quotidien local. J’avais l’impression d’être dans la BD « Là où vont nos Pères »… MERCI aussi à Moghini, Gisèle, Dominique, Saccanama, Loïs, Sheeona…MERCI à toutes les belles personnes avec qui j’ai partagé des conversations passionnantes, des moments de complicités, des temps de jardinage, de chants, de méditations, de danse, de cercle de paroles autour du feu… J’ai oublié trop de noms, j’en suis confuse, mais je n’ai pas oublié les visages et les voix. Tant de gentillesse et de soin relationnel, c’est devenu si rare! Même lors des autres étapes de mon voyage en Ecosse, où l’accueil est une valeur forte, je n’ai pas connu cette sensation de connexion profonde, si immédiate et facile. Il y a bien quelque chose de spécial ici… un « champs » de vibration du coeur ? Je l’ai particulièrement senti lors de la représentation éco-théâtrale , créée le dernier jour de mon séjour, par un groupe de jeunes venus de tous les coins d’Europe dans le cadre d’un stage avec la compagnie de théâtre « les 7 directions ». Intense émotion et grand moment collectif partagé avec une quarantaine d’habitants de l’Eco-Park… un exemple puissant de connexion au territoire et de restitution créative de la perception des liens aux non-humains. C’est à la fin de cette pièce de théâtre que j’ai fait la plus improbable des rencontres : un autre esprit zébré qui venait de faire son mémoire de Master au Schumacher College de Totnes… exactement sur le sujet que j’ai choisi d’explorer professionnellement pour les 10 prochaines années ! Petit sourire et clin d’œil de la vie. Je sais que je suis sur la bonne route. Merci Saccanama pour nos discussions. Je ne sais pas encore ce que je vais faire de tous ces cadeaux, mais j’accueille avec gratitude. Création et magie collective - Danse avec la matière La troisième chose qui m’a frappée à Findhorn, c’est la puissance de créativité et le soin qui rayonne dans la matière. J’ai l’impression que cela imprègne l’ADN de ce lieu jusque dans les moindres détails. C’en est incroyable. Le « Universal Hall » qui héberge aussi le Phoenix Café, est un des cœurs vivants de l’Eco-Park. Ce bâtiment, entièrement conçu et construit par les gens de la communauté, est un vrai chef d’œuvre créatif : murs de pierres courbes (!! Il faut le voir pour le croire !), mosaïques de poteries vernissées, vitraux, bois.. Le génie de Gaudi n’est pas loin. Je n’ose imaginer les heures et les semaines de travail que tout cela a demandé. Les femmes du groupe bénévole de jardinage - avec qui j’ai modestement désherbé une parcelle- m’ont expliqué comment était né le jardin des fleurs… depuis un espace nu et une terre de sable hostile. Il a suffit d’une initiative, une seule personne ayant les compétences, qui a offert à la communauté son art et son temps. Depuis 10 ans, d’autres personnes entretiennent le lieu et font vivre des générations de fleurs pour le bonheur de tous - les visiteurs humains comme les pollénisateurs non humains. Je pense au vieux monsieur discret qui ressemblait pour moi à un marin breton, avec son collier de barbe blanche et son regard si paisible… Après avoir chanté plusieurs matins avec le groupe des habitués, j’ai appris par mon amie Pascale que mon « marin breton » (en fait 100% écossais !) était l’architecte et le bâtisseur de la « chapelle de chants » à ciel ouvert que j’admirais tant. Le jour du départ, je l’ai croisé par hasard au petit matin. J’ai pu lui témoigner mon admiration et ma gratitude, profondément touchée par son humilité et sa gentillesse. Je suis émue quand je pense à l’énergie collective et l’intelligence créative qu’il a fallu pour construire artisanalement cette mini-arène enterrée, si originale et parfaitement intégré à l’espace environnant…Cela me donne très envie de revenir pour participer à des travaux collectifs. Je pense aussi à la responsable de l’atelier de poterie (oui, il y a des ateliers collectifs de tissage, de peinture, de poterie :) avec qui je parlais des mosaïques (je VEUX apprendre à faire ça, j’ai eu un très très gros coup de coeur). Nous avons échangé une demi-heure, juste pour le plaisir, et elle m’a montré le faux-plafond de l’isolation de l’atelier, auquel personne ne prête attention. Il est fait de simple contreplaqué de récupération, agencé en un puzzle de pièces triangulaires en étoiles !! Complètement dingue. Des hommes et des femmes ont passé des jours, des semaines à agencer ce plafond d’atelier invisible, juste parce qu’ils avaient le temps, parce qu’ils avaient envie d’utiliser au mieux toutes les chutes disponible ? Ou parce que c’était plus joli comme ça? « So Findhorn » !! Je crois que mon vieil ami Obélix dirait « Ils sont fous ces Findhornais » . Si vous saviez à quel point… J’ai vu une mosaïque aussi belle que celle du Phoenix Café qui décorait tout simplement le passage public dallé vers la pièce de laverie de la résidence… J’ai vu des guirlandes de fanions en tissus colorés, cousus artisanalement avec amour, pour souhaiter la bienvenue aux arrivants du bâtiment nouvellement inauguré. Fanions sur la porte, dans le jardin et.. même autour du local poubelles. Comment ne pas sentir son coeur s’ouvrir devant une telle danse d’amour avec la matière ? …un tel cadeau de soin, de générosité et de beauté offerts à tous ? Mais il y a aussi des Ombres à Findhorn, comme dans toute communauté. J’ai pu en contacter quelques unes, très fugacement lors de mon séjour. Et prendre conscience aussi de certaines réalités énergétiques liées aux origines. J’y reviendrai dans un prochain post, ainsi que dans la section « mondes invisibles ». A suivre :)
J’ai vécu à Findhorn tant de choses qu’il m’est impossible de tout résumer ici… Cette semaine a profondément marqué mon chemin intérieur. J’y est rencontré des amis avec qui j’ai eu des partages magnifiques, des espaces vivants d’une beauté nourrissante et apaisante, des idées colorées pour mon futur lieu de vie… Mais j’y ai surtout forgée ma confiance intérieure : la magie de la métabolisation est bel et bien à l’œuvre. Manifestement, le chemin qui se déploie sous mes pas dépasse tout ce dont j’aurais pu rêver : j’ai le sentiment qu’au fond « tout va bien ». C’est avec une immense gratitude que j’ai repris mon sac à dos, pour repartir vers de nouvelles aventures ! L’étape suivante de mon voyage : Stirling, et le Loch Lomond, avec mon amie Pamela. A suivre…
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Août 2022
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