Et puis je suis rentrée chez moi. J'ai choisi de perdre. De lâcher-prise. J'ai embrassé que j'avais refusé si longtemps. J'ai accepté l'incertain radical, le saut dans l'inconnu. J'ai dit oui à ma vie, tout simplement, quittant la route initialement tracée, traversant tant de peurs et tant d'ombres, les yeux grands ouverts.... Et je ne le regrette pas ! Au final, après un long chemin, j'y ai trouvé une sécurité intérieure que je n'aurais jamais imaginée si puissante et si douce.
Merci à cette Terre d'Ecosse qui m'a bercée et accueillie
à chaque étape de ce grand voyage.
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Les Hébrides occidentales... Promesse de légende, lieu mythique tout à l'Ouest de l'Ecosse. J'y suis arrivée en ferry, pour une semaine. Ce séjour sur l'île Lewis restera pour toujours dans ma mémoire. J'ai passé des heures à jongler avec les nuages et la lumière dans le fabuleux cercle des "Callanish Stones". J'habitais tout près, à 5 min en voiture. Dès qu'une éclaircie se faufilait entre les nuage, hop, j'allais faire des photos... Ce site, bien plus petit en taille que Stonehenge, reste un bijou unique de l'époque néolithique. C'est clairement un lieu de puissance. Les immenses pierres dressées et taillées ont des formes d'une élégance folle. Elles dégagent une énergie perceptible pour moi, même sans les baguettes. Il a du s'en passer des choses ici, au cours des siècles. Mais j'ai bien retenue ma leçon, je n'ai pas cherché à activer le cromlech, et j'ai consciencieusement évité de rester trop longtemps au centre du foyer de concentration (occupé par une tombe, rajoutée de façon tardive dans l'histoire du lieu). Cela ne m'a pas empêchée de goûter la magie visuelle de cette oeuvre humaine improbable, battue par les vents, située sur une crête avec une vue dégagée à 360°C. Les environs comptent d'autres cromlechs plus modestes, ainsi que des pierres dressées, qui semblent reliées au cercle de Callanais. Quelle était la fonction d'un tel complexe énergétique érigé environ vers la même époque que Stonehenge ? Mystère. Je vous laissse profiter des photos, même si cela ne rend pas compte des sensations physiques et visuelles complètes. Un jour de beau temps, je suis allée rendre visite aux plages de sables blancs incroyables dans le Sud de l'ile. En faisant abstraction de la température, on aurait pu se croire aux Caraïbes.
J'avais initialement prévu de faire de nombreuses randonnées, pour profiter des plages, de l'ambiance des landes et de la lumière... Mais un souci de santé inattendu m'a invitée à prendre soin de moi avant tout. J'ai passé plusieurs jours dans ma "tiny house" transformée en nid douillet. J'ai vécu là un intense retournement intérieur. Une prise de conscience décisive pour toute la suite de mon chemin. Peut-être étais-je venue au bord du monde, au bout de l'Ecosse juste pour ça ? Peut-être que ce tournant-là était plus important que toutes les randonnées ? Et puis, j'ai repris le ferry pour Ullapool, apaisée. J'avais un autre rendez-vous, imprévu du voyage, dans les collines rose bruyère. Ullapool est un adorable petit village, niché au bord d'un Loch (techniquement, c'est un bras de mer, comme un fjord). La plus grande part de l'économie locale repose sur la présence d'une ligne de ferries qui dessert les Hébrides Occidentales. Chaque navire garantit le passage quotidien d'une bonne cargaison de touristes, amateurs de souvenirs, en quête d'hébergement et de pubs, et bien heureux de savourer la douceur abritée de ce havre. Je m'attendais à une atmosphère de docks sans âme, ce n'est pas le cas : Ullapool bénéficie d'un climat agréable et de très beaux paysages , permettant la pratique de nombreux sports. Le village est coquet et simple. C'est une destination très appréciée des écossais pour un week-end de repos ou des vacances ludiques. Il fait grand beau, la lumière du soir est éclatante. J'en profite le plus possible et je déguste mon premier (et dernier) Fish&Chips sur un rocher au bord du port. J'en ai tellement entendu parler! Bon, c'est vraiment délicieux et croustillant les 3 premières bouchées, mais ensuite c'est surtout très gras... Ce soir-là, j'aperçois un phoque dans la baie, près du ferry qui m'emmènera demain sur l'île Lewis. J'espère que la traversée sera sereine, j'ai facilement le mal de mer. Heureusement, le lendemain, je profite d'une mer d'huile, et d'une lumière scintillante sur les îles. Bienvenue sur les Hébrides Occidentales ! Sur le chemin du retour, je repasserai trois jours à Ullapool, découvrant cette fois les plaisirs du shopping et les collines environnantes, pleines de fougères, de marécages et de bruyères. Ce sera ma seule vraie randonnée, cette année-là en Ecosse.
Il me reste quelques images intensément colorées. Les bruyères se déclinent en camaïeu de pourpre, violet et rose, les pieds dans la tourbe, accrochées aux rochers, entre les pins, sous un ciel changeant de minute en minute. Je découvre qu'il y a des marécages même au sommet des collines. Le soleil du soir me rappelle les fjords de Norvège. Me voilà à nouveau dans le train ! Oh que j’aime ces moments de sas et de voyage, lorsque les paysages défilent et que l’expérience vécue infuse au rythme des rêveries flottantes… Je suis gâtée : les Highlands sont magnifiques sous le soleil, avec leurs forêts de bouleaux, les tapis de bruyères, et un grand ciel bleu. Pamela m’accueille chez elle à Stirling, avec son plus grand sourire. Je me sens tout de suite à l’aise. Nous avons passé des heures à partager à batons rompus autour de sujets qui nous passionnent toutes les deux : écopsychologie, théorie de l’attachement, facilitation, conversations Carbone, Extinction Rébellion, résilience, jardinage, histoire de l’Ecosse, chemins de vie… Voila longtemps que je n’avais pas savouré de tels partages professionnels et personnels sur les enjeux d’écologie, en anglais s’il vous plait. C’est une étape nourrissante et décisive pour moi, sur le chemin de ma reconstruction. Je peux sentir que mes projets sont solides, bien fondés et qu’ils rencontrent tout de suite un écho enthousiaste de la part de Pam. J’ai une immense gratitude pour cet encouragement de la Vie. Qui sait ? Pam et Saccanama pourraient devenir de futurs soutiens et interlocuteurs pour la suite des mes projets professionnels. Je me sens soutenue et joyeuse de ces fenêtres qui s’ouvrent. Les idées et les envies mûrissent lentement…A suivre après mon retour. Pour l’instant, je profite de l’Ecosse traditionnelle en pure touriste : Stirling est une très belle petite ville, avec son chateau, son parc immense aux arbres majestueux, et les Highlands à l’horizon. Pam habite tout près du Parc. Elle doit travailler de son côté ( Ah, ces clients qui demandent une réunion à la dernière minute :) je compatis). Me voila partie en solo pour une journée entière d’histoire et de verdure. Ambiance de film, avec les figurants costumés le musée du Régiment des Argylls (les Highlanders de Corto Maltese). Voici quelques échantillons en photos, sous un soleil inhabituel : Le lendemain, Pamela propose une sortie autour du Loch Lomond, un des plus jolis lacs intérieurs d’Ecosse. Les arbres et les forêts environnantes sont magnifiques, vertes et abondantes. La végétation semble plus adaptée à la pluie qu’au soleil méditérannéen qui nous réchauffe ( attention, il faisait 25 °C ce jour là…. Une canicule !!) Je savoure les couleurs tropicales et les reflets de l’eau, entre le bleu profond et le brun-rouge. C’est que les rivières ici sont toutes colorées par la tourbe. La qualité de l’eau locale , son gout unique, font partie des grands secrets du Whisky Écossais. Mais je n’ai pas visité de distillerie cette fois-ci. Ce sera probablement pour une prochaine fois, avec les cornemuses et le Loch Ness ? MERCI Pam pour ton accueil , et j’espère à très bientôt en France ou en Ecosse ! Gratitude encore pour cette connexion si joyeuse et complice. Mon voyage continue, direction Inverness, puis Ullapool où m’attend le ferry vers les mythiques îles Hebrides Occidentales.
A suivre… Il était une fois… Findhorn. je vous ai raconté comment je suis tombée sous le charme de ce lieu mythique. Mais, il ne s’agit pas uniquement d’un lieu ou d’un jardin. Findhorn est avant tout un égrégore (lien def wikipedia), et celui-ci est particulièrement puissant. J’ai déjà partagé quelques exemples qui permettent d’illustrer son influence jusque dans les moindres détails du quotidien. C’était bon et ressourçant pour moi, sur tous les plans. Mais… je ne suis pas dupe. La réalité est un peu plus complexe. D’une certaine façon, c’est comme si la légende avait pris le pas sur la réalité et imprimait son empreinte sur les humains qui vivent ici. Comme dans les contes, il y a toujours des zones d’ombres derrière le jardin féérique. Je tente une explication plus rationnelle et détaillée. Cela reste bien sur ma propre perception subjective. Déjà sur le plan matériel, il faut regarder en face la réalité socio-économique de la communauté. Même si d’importants efforts ont été fait récemment pour faciliter une ouverture vers des résidents moins aisés (notamment l’ouverture d’un bâtiment avec des logements sociaux), la majorité des membres de l’Eco-Park vit de revenus personnels, ou de rentes (retraites,…) externes au village. La sélection économique est forte, les habitations sont chères et convoitées. La moyenne d’age est plus élevée que je ne l’aurais cru, avec plus femmes que d’hommes. Il y a bien des enfants et des familles, mais peu de jeunes adultes. Historiquement, une bonne partie des membres de la communauté est venue de l’étranger, attirée par le rayonnement New Age des fondateurs (Peter et Eileen Caddy et Dorothy McLean). On a donc une certaine catégorie de population qui prend l’avion pour un oui ou un non, gagne sa vie avec des workshops ou interventions un peu partout en Europe, et passe une partie de l’année seulement à Findhorn. Je m’interroge sur la durabilité et la résilience d’un tel modèle économique dans le monde qui vient? Avec l’explosion de la demande immobilière, le prix croissant des terrains et des logements à vendre dans la communauté - mondialement attractifs-, réapparaissent en interne les schémas d’inégalités économiques. Sur le plan des liens humains, je ne saurais me prononcer objectivement. J’ai tant reçu… Mais j’ai aussi entendu parler des tensions relationnelles inévitables, de « querelles de chapelles », de conflits non résolus. Indubitablement, se connecter à Findhorn, c’est se connecter avec un tissu systémique complexe et riche de valeurs, de fonctionnements, de pratiques, de relations.. qui finissent par colorer et imprégner nos propres valeurs, fonctionnements, pratiques, relations. Avec ses ors et ses lumières ! J’ai pu sentir personnellement les jeux égotiques inconscients, inévitables, sous-jacents à la vie en cercle fermé. 300 personnes, c’est peu. Les histoires de coeur, les jeux de séduction , et la « liberté » amoureuse semblent faire partie de la culture invisible… Comme partout, être une nouvelle arrivante jeune et célibataire permet de tester et de sentir les regards de « chasse à l’affut» à certains moments :) Sans rien connaître des ragots locaux, j’ai déjà senti certaines choses qui réveillent en moi des jugements sur la vie en communauté si proche. Mais les racines sont plus lourdes : en 1978, Peter Caddy a quitté Eilleen pour une femme beaucoup plus jeune de la communauté. Il a choisi de partir fonder en Californie un autre centre New Age. Deux mariages successifs plus tard, il a fin par écrire un livre reniant toute la dimension spirituelle de l’expérience de Findhorn (il questionne notamment la nature de la « petite Voix» qui les a guidés lui et sa femme depuis le début). Après son départ, une forme d’ombre semble avoir corrompu pendant de nombreuses années les processus décisionnels et relationnels au sein de la communauté. Sa figure semble avoir été plutôt avec un leadership descendant (de type « rouge » - pour ceux qui connaissent Reinventing Organization de Frédéric Laloux, ou tout simplement la Spirale Dynamique ?-), dans un contexte « violet » qui a ensuite cherché à évoluer vers une organisation horizontale très (trop?)« verte », avec toutes les ombres du vert excessif et des conflits d’autorité cachés. La figure d’Eilleen semble avoir été également peu cohérente après le départ de Peter. Et l’histoire de la « Petite Voix » est édifiante lorsqu’on rentre dans les détails. J’ai lu beaucoup de choses à ce sujet, que j’aimerais développer dans la section Mondes Invisibles. Tour cela pourrait être de l’histoire ancienne. Mais comme toute organisation pionnière, Findhorn a eu beaucoup de mal à voir et à assumer ses ombres. Dans ce cas de figure, ce qui n’a pas été traité passe en souterrain dans l’inconscient du collectif… et ressurgit de façon inattendue et en apparence inexplicable. 2021, dans le contexte économiquement tendu de l’après-covid (qui avait diminué de moitié les revenus de la communauté,très dépendante du tourisme spirituel et écologique),un des membres de la communauté, s’est retrouvé en conflit avec le collectif. J’ignore les détails de l’histoire, mais colères et ressentiments accumulés ont conduit cette personne (probablement déjà instable ?) à incendier deux bâtiments fondateurs : le sanctuaire initial, et le centre communautaire. Ce passage a l’acte a été un choc et un traumatisme pour tout Findhorn qui panse encore ses blessures. Le lieu a été dégagé de ces cendres, et la reconstruction se fait lentement, en conscience, avec des processus humains tout autant que des projets concrets. J’ai pu ainsi assister à une touchante pièce de théâtre, entièrement écrite et créée par de jeunes résidents temporaires qui a su aborder le sujet de la destruction, de la crise écologique, et de nos déconnexions profondes avec délicatesse, profondeur et beaucoup d’émotion…. 40 personnes ont assisté à cette performance en plein air, notamment sur le lieu qui avait été incendié : un vrai temps de catharsis et d’écopsychologie collective. Un autre exemple de résilience qui m’a beaucoup frappée : toujours en 2021, la tempête Arwen (ça ne s’invente pas) a soufflé une partie de la forêt de pins qui jouxte les habitations. Après le choc, les habitants de l’Ecopark ont nettoyé les parcelles, utilisant le bois tombé pour construire un éco-centre pédagogique (il faut voir le magnifique travail de charpenterie, le tout réalisé sur place à la dégauchisseuse….) et valoriser la démarche de reboisement en cours. Une des parcelles a été laissée sans arbres. L’inspiration du collectif a proposé d’en faire le premier lieu de mémoire des personnes décédées à Findhorn…. Qui a donc maintenant son cimetière/mémorial. Pour moi, c’est un signe subtil et fort de maturité collective. Avec la pratique des cercles, et des processus d’émergence et de prise de décisions incluant le dialogue et l’intuition, le leadership collaboratif semble plutôt bien fonctionner. Mais la Fondation initiale s’est complexifiée avec la naissance d’entités juridiques à vocation économiques qui doivent gérer des bénéfices (vente des terrains et des bâtiments, jardins maraîchers devenus une entreprise à part…). Cela a créé comme souvent un gradient culturel entre les pionniers « bénévoles militants et hyper impliqués» du début, et de nouveaux arrivants qui peuvent avoir des niveaux d’implication, d’engagements et de cohérence avec les valeurs initiales très différents. Classiquement, lorsque les pionniers se font de moins en moins nombreux, il est courant que le noyau de la structure initiale se rigidifie , avec des tentatives d’émergence innovantes venant d’autres arrivants. Est-ce le cas à Findhorn ? Il semble qu’aujourd’hui l’égrégore cherche son équilibre entre une vision plus « spirituelle » (les anges, la petite voix, l’héritage des pionniers) et une vision plus « écologique et technique » de Findhorn (démarche environnementale, crédits européens etc..). Comment ce cocktail va-t-il évoluer ? Les nouvelles générations vont-elles pouvoir accueillir, regarder en face et transformer les ombres du passé ? Quelle sera la boussole qui orientera les nouveaux choix ? A quoi ressemblera le Findhorn des prochaines décennies ? Je suis curieuse de suivre l’aventure. Les forces de résilience humaines et d’éco-résilience environnementales qui émergent ici sont fascinantes pour moi. Mais - éclairée par mes 11 ans d’expérience dans Oxalis- je vois aussi l’énorme pouvoir hypnotique et ambivalent de cet écosystème énergétique. Je n’ai pas envie de m’y perdre.
Voila. C’est un partage très personnel qui parle aussi de moi et de mes ombres, bien sur :) J’ai pensé que certain.e.s d’entre vous seraient intéressés par les dimensions moins « évidentes » de ce collectif devenu iconique. Le voyage continue… A suivre ! Comment décrire objectivement l’univers de Findhorn ? Je crois que c’est impossible…Arriver ici, c’est entrer dans un autre espace temps, aux couleurs de rêves et d’idéal. J’y ai vécu une semaine délicieuse, complètement sous le charme. Je vais essayer de vous emmener avec moi, pour une visite de Findhorn -totalement subjective- bien sur. Un lieu vivant : jardins fleuris entre Mer et Forêt Ce sont toujours des lieux particuliers, des espaces-temps de grand potentiel, qui attirent des évènements et des personnes extra-ordinaires. C’est ainsi que naissent les mythes, et celui de Findhorn ne fait pas exception : au commencement, il y a un espace local… L’Eco-Park - devenu une légende mondiale- est né dans les années 60 d’un simple parking à camping cars, entre les dunes de sables et la forêt de pins, au bord de la Baie de Findhorn. Il n’y avait rien qui puisse laisser imaginer les jardins fleuris et l’abondance végétale qu’on peut découvrir aujourd’hui, fruits de 60 ans de travail avec la terre, de soin, d’amendement et de compost. Mais il y avait certainement déjà la lumière et la beauté , l’espace et une forme de microclimat local. La petite maison où j’ai résidé est nichée dans le bois de pins originel (the Hinterland), juste derrière la zone de dunes couvertes d’ajoncs et de bruyère qui fait écran aux vents de l’Océan. C’est une sensation assez étrange d’être réveillée le matin par un concert croisé de tourterelles et de mouettes. J’ai pensé souvent au « Pays où on n’arrive jamais »… A quelques mètres seulement un petit chemin mène au « Sanctuaire de la nature », qui ressemble à une maison de hobbit dans un écrin végétal. Des méditations matinales y ont lieu chaque matin à 6h. J’ai pu en profiter à plusieurs reprises et goûter avec gratitude la densité de la nappe de silence intérieur qui s’y déploie : A quelques pas , dans l’autre direction, ce sont les nouveaux eco-bâtiments collectifs : East et West Winhgs. Un très bel exemple de la modernité écolo intégrée : panneaux solaires, bâtiments quasiment à énergie positive, espaces communs (buanderie, salle de réunion, matériel partagé, jardin collectif…). Des appartements tout confort et une vraie vie de co-habitation. A peine arrivée, j’ai pu profiter d’une vague de danse libre en plein air, face au ciel et à la Baie de Findhorn… pieds nus dans l’herbe, la musique à fond, avec le vent et les oiseaux…. Comme j’ai aimé vibrer et danser de toute mon énergie ! Cela donne une idée aussi de la culture locale En une semaine, j’ai pu danser 4 fois, avec deux belles séances de 5rythmes :) Et puis… les jardins…. Il me faudrait des heures pour en parler. Fleurs et légumes, jardins d’agréments, maraîchage de production, jardin méditatif… Tous les espaces interstitiels entre les bâtiments sont fleuris et décorés ! Et bien sur, le compost est une pratique sacrée. J’ai d’un un coup de coeur pour le « jardin originel », qui entoure la caravane fondatrice bleu ciel des années 60 : Accueil et ouverture du coeur Mais plus encore que la beauté des espaces extérieurs, ce qui m’a frappée ici, c’est la chaleur de contact et les qualités humaines qui imprègnent le quotidien. Je crois que le vrai secret de Findhorn, au-delà de la légende, réside dans cette magie du coeur et des rencontres. Lors de mon arrivée, un peu perdue, j’ai demandé mon chemin à un inconnu…qui a fait un détour de 10min pour me conduire à la maison que je cherchais et me souhaiter la bienvenue. Puis, dès le deuxième jour, j’ai rencontrée ma « marraine » et bonne fée : Pascale, venue de Tours, en séjour ici pour tout l’été. Ses bons conseils m’ont permis de rentrer tout de suite dans le quotidien local. J’avais l’impression d’être dans la BD « Là où vont nos Pères »… MERCI aussi à Moghini, Gisèle, Dominique, Saccanama, Loïs, Sheeona…MERCI à toutes les belles personnes avec qui j’ai partagé des conversations passionnantes, des moments de complicités, des temps de jardinage, de chants, de méditations, de danse, de cercle de paroles autour du feu… J’ai oublié trop de noms, j’en suis confuse, mais je n’ai pas oublié les visages et les voix. Tant de gentillesse et de soin relationnel, c’est devenu si rare! Même lors des autres étapes de mon voyage en Ecosse, où l’accueil est une valeur forte, je n’ai pas connu cette sensation de connexion profonde, si immédiate et facile. Il y a bien quelque chose de spécial ici… un « champs » de vibration du coeur ? Je l’ai particulièrement senti lors de la représentation éco-théâtrale , créée le dernier jour de mon séjour, par un groupe de jeunes venus de tous les coins d’Europe dans le cadre d’un stage avec la compagnie de théâtre « les 7 directions ». Intense émotion et grand moment collectif partagé avec une quarantaine d’habitants de l’Eco-Park… un exemple puissant de connexion au territoire et de restitution créative de la perception des liens aux non-humains. C’est à la fin de cette pièce de théâtre que j’ai fait la plus improbable des rencontres : un autre esprit zébré qui venait de faire son mémoire de Master au Schumacher College de Totnes… exactement sur le sujet que j’ai choisi d’explorer professionnellement pour les 10 prochaines années ! Petit sourire et clin d’œil de la vie. Je sais que je suis sur la bonne route. Merci Saccanama pour nos discussions. Je ne sais pas encore ce que je vais faire de tous ces cadeaux, mais j’accueille avec gratitude. Création et magie collective - Danse avec la matière La troisième chose qui m’a frappée à Findhorn, c’est la puissance de créativité et le soin qui rayonne dans la matière. J’ai l’impression que cela imprègne l’ADN de ce lieu jusque dans les moindres détails. C’en est incroyable. Le « Universal Hall » qui héberge aussi le Phoenix Café, est un des cœurs vivants de l’Eco-Park. Ce bâtiment, entièrement conçu et construit par les gens de la communauté, est un vrai chef d’œuvre créatif : murs de pierres courbes (!! Il faut le voir pour le croire !), mosaïques de poteries vernissées, vitraux, bois.. Le génie de Gaudi n’est pas loin. Je n’ose imaginer les heures et les semaines de travail que tout cela a demandé. Les femmes du groupe bénévole de jardinage - avec qui j’ai modestement désherbé une parcelle- m’ont expliqué comment était né le jardin des fleurs… depuis un espace nu et une terre de sable hostile. Il a suffit d’une initiative, une seule personne ayant les compétences, qui a offert à la communauté son art et son temps. Depuis 10 ans, d’autres personnes entretiennent le lieu et font vivre des générations de fleurs pour le bonheur de tous - les visiteurs humains comme les pollénisateurs non humains. Je pense au vieux monsieur discret qui ressemblait pour moi à un marin breton, avec son collier de barbe blanche et son regard si paisible… Après avoir chanté plusieurs matins avec le groupe des habitués, j’ai appris par mon amie Pascale que mon « marin breton » (en fait 100% écossais !) était l’architecte et le bâtisseur de la « chapelle de chants » à ciel ouvert que j’admirais tant. Le jour du départ, je l’ai croisé par hasard au petit matin. J’ai pu lui témoigner mon admiration et ma gratitude, profondément touchée par son humilité et sa gentillesse. Je suis émue quand je pense à l’énergie collective et l’intelligence créative qu’il a fallu pour construire artisanalement cette mini-arène enterrée, si originale et parfaitement intégré à l’espace environnant…Cela me donne très envie de revenir pour participer à des travaux collectifs. Je pense aussi à la responsable de l’atelier de poterie (oui, il y a des ateliers collectifs de tissage, de peinture, de poterie :) avec qui je parlais des mosaïques (je VEUX apprendre à faire ça, j’ai eu un très très gros coup de coeur). Nous avons échangé une demi-heure, juste pour le plaisir, et elle m’a montré le faux-plafond de l’isolation de l’atelier, auquel personne ne prête attention. Il est fait de simple contreplaqué de récupération, agencé en un puzzle de pièces triangulaires en étoiles !! Complètement dingue. Des hommes et des femmes ont passé des jours, des semaines à agencer ce plafond d’atelier invisible, juste parce qu’ils avaient le temps, parce qu’ils avaient envie d’utiliser au mieux toutes les chutes disponible ? Ou parce que c’était plus joli comme ça? « So Findhorn » !! Je crois que mon vieil ami Obélix dirait « Ils sont fous ces Findhornais » . Si vous saviez à quel point… J’ai vu une mosaïque aussi belle que celle du Phoenix Café qui décorait tout simplement le passage public dallé vers la pièce de laverie de la résidence… J’ai vu des guirlandes de fanions en tissus colorés, cousus artisanalement avec amour, pour souhaiter la bienvenue aux arrivants du bâtiment nouvellement inauguré. Fanions sur la porte, dans le jardin et.. même autour du local poubelles. Comment ne pas sentir son coeur s’ouvrir devant une telle danse d’amour avec la matière ? …un tel cadeau de soin, de générosité et de beauté offerts à tous ? Mais il y a aussi des Ombres à Findhorn, comme dans toute communauté. J’ai pu en contacter quelques unes, très fugacement lors de mon séjour. Et prendre conscience aussi de certaines réalités énergétiques liées aux origines. J’y reviendrai dans un prochain post, ainsi que dans la section « mondes invisibles ». A suivre :)
J’ai vécu à Findhorn tant de choses qu’il m’est impossible de tout résumer ici… Cette semaine a profondément marqué mon chemin intérieur. J’y est rencontré des amis avec qui j’ai eu des partages magnifiques, des espaces vivants d’une beauté nourrissante et apaisante, des idées colorées pour mon futur lieu de vie… Mais j’y ai surtout forgée ma confiance intérieure : la magie de la métabolisation est bel et bien à l’œuvre. Manifestement, le chemin qui se déploie sous mes pas dépasse tout ce dont j’aurais pu rêver : j’ai le sentiment qu’au fond « tout va bien ». C’est avec une immense gratitude que j’ai repris mon sac à dos, pour repartir vers de nouvelles aventures ! L’étape suivante de mon voyage : Stirling, et le Loch Lomond, avec mon amie Pamela. A suivre… Arrivée à Findhorn Le lendemain - après un bon Lipton bien noir - , je reprends mon gros sac à dos et ma boussole vers la gare. Me voila repartie pour 200 km. Le train me conduit de Perth à Inverness à travers les forêts et les landes des Highlands. Je devine que c’est aussi une région magnifique…. J’espère avoir l’occasion d’y faire quelques sorties avec Paméla ! J’arrive à Forres, puis je termine avec le bus local, qui me dépose à l’entrée de l’Eco Park de Findhorn. Il faut préciser que ce village n’appartient pas vraiment culturellement à l’Ecosse. Tout comme Auroville n’appartient pas vraiment à l’Inde. C’est un royaume à part, avec son propre espace temps et sa propre culture… J’avais lu beaucoup de choses sur l’histoire de ce Haut Lieu de la culture alternative New Âge. Fondé dans les années 60 par 3 pionniers au chômage dans leur caravane, perdus dans un camping de sable et de pinèdes au Nord de l’Ecosse, l’Ecopark de Findhorn compte aujourd’hui environ 300 habitants à l’année. Je suis littéralement tombée amoureuse de ce petit paradis végétal. Bon d’accord, un paradis où il « bruine » plusieurs fois par jours, et où on peut porter une polaire au mois d’août. Mais justement ça me va:). Des centaines de visiteurs viennent chaque année s’y ressourcer et s’y former. Les jardins de fleurs sont omniprésents, avec une biodiversité et une production de maraîchage modèle. Les bâtiments tous plus atypiques les uns que les autres sont décorés avec soin et amour…. La vie collective semble globalement harmonieuse et pleine d’humanité. Le sens du sacré, la créativité, la présence bienveillante et l’écologie sont les valeurs fondatrices au cœur de toutes les activités et projets locaux. Bref : même si tout n’est pas parfais bien sur, j’y trouve une forme de magie très inspirante et ressourçante. Une petite maison de rêve
J’ai eu la chance de pouvoir louer là une maisonnette en bois, en forme de yourte scandinave, nichée dans la verdure au bord de la pinède. J’y ai passé une semaine, pour mon plus grand bonheur. Et c’est là que le Voyage a vraiment commencé ! A suivre… |
Un Oiseau Bleu en Ecosse…En chemin vers moi-même, au cœur de la tempête, j’ai choisi d’aller rencontrer l’Ecosse. Ce pays légendaire me fascinait depuis longtemps. Archives
Août 2022
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