Mais ces jardins ne se sont pas faits tous seuls ! Ils sont le fruit de 60 ans de soin, de travail, de soins et d’apports de compost…Les jardiniers de Findhorn sont de patients orfèvres. Lors de la semaine anniversaire en novembre dernier j’ai pu voir un diaporama de photos prises dans la première décennie de l’Ecovillage. C’est incroyable : les fondateurs se sont vraiment installés sur un désert de sable, entre un camping à caravanes au bord de mer, une pinède et un camps militaire voisin ! Qui aurait pu imaginer les jardins d’aujourd’hui ? Deux générations (au moins) ont dédié leur temps et leur énergie à créer ces biens communs collectifs. Le sol des jardins est très léger. C’est un mélange très drainant de sable (d’origine) et de terre végétale patiemment constituée par les composts et des apports de fumiers ou terreaux divers. L’eau tombe du ciel en abondance, ce n’est pas (pas encore ?) un souci. Mais comme pour tout jardin, le travail d’entretien est sans fin : maintenir les allées et les structures, paillage de copeaux de bois, patient désherbage sélectif pour favoriser les plantes à fleurs ou préserver les légumes, taille des buissons et des arbres fruitiers, plantes annuelles cultivées en serre et mis en terre avec amour au printemps etc.. Une équipe de jardiniers s’en occupait jusqu’à cette année. Mais les soucis financiers et stratégiques de la Fondation ont mis fins à cette organisation. Qui va prendre la suite ? cela reste à créer… J’ai la chance de découvrir tout cela au fil des jeudis matins, où j’accompagne James pour une matinée de contribution bénévole à l’entretien. Brouettes , gants et outils à dispositions, l’organisation est professionnelle, fluide et chaleureuse. Nous commençons par un tout de partage (« attunement » dans le jargon findhornien :) puis les tâches sont réparties entre plusieurs petits groupes pour la matinée. Vers 11h une gourmande pause thé + biscuits permet de papoter et de faire connaissance. J’aime ces moments, qui donnent un aperçu de ce qu’était la communauté avec ses journées de travail collectif avant les récentes crises post-Covid. Grace à Gayle, rencontrée le soir de l’anniversaire de James, j’ai été invitée à découvrir aussi le magnifique jardin potager du collectif « Soillse », solide fleuron de la galaxie findhornienne. Inauguré en 2014, ce projet de « co-housing » regroupe 6 maisons écologiques sur un terrain commun, avec un jardin et un potager co-géré en famille. Christopher, ex-professionnel du maraîchage, passionnant et passionné, coordonne le plan de culture et les actions à faire chaque dimanche. Je passe là des heures simples, heureuses et actives : semer des carottes, désherber les salades, installer les nouveaux plants de tomate dans la serre... Impressionnant de voir le jardin pousser en 2 semaines seulement ! C’est une échelle qui me semble idéale : production alimentaire à moyenne échelle, suffisante pour les familles en été, avec un outillage et des installations robustes, mais qui reste gérable à taille humaine. Vraiment inspirant… Après chaque contribution dans les jardins, nous repartons avec un bouquet de tiges de rhubarbe, des salades, des blettes.. Mais j’avoue que mon œil de « forager » ( glaneuse) se fixe bien plus souvent sur les plantes sauvages qui poussent entre les allées que sur les légumes cultivés ! C’est que je suis vraiment devenue gourmande et accro aux salades d’herbes sauvages..
Depuis quelques années, je suis habituée à ramasser plantain lancéolé, alliaire, achillée millefeuille,jeune pissenlit, orties et chénopodes…les uns délicieux en salades, les autres blanchis comme « épinards sauvages » a rajouter aux soupes ou en omelettes. Je les retrouve tous ici avec joie. C’est l’abondance, à portée de main, sans aucun traitement chimique, au meilleur moment de l’année pour les cueillettes :) Je rajoute 2 grandes découvertes à mon carnet de cuisine sauvage : 1) Grace à Pamela, j’ai testé à Stirling le gout délicieux des « cleavers » (gaillet gratterons), devenus ma tisane sauvage préférée. 2) en désherbant le Jardin Originel de Findhorn, j’apprends que la « mauvaise herbe » qui nous cause tant de soucis serait comestible… Je teste, et c’est un coup de coeur. Je viens de découvrir le roi des légumes sauvages : l’égopode !! ( appelée ici Bishop’s weed, ou ground elder). Cette plante invasive est un cauchemard pour les jardiniers, mais c’est un régal en salade aussi bien que cuit. Abondante, facile à ramasser, elle devient mon ingrédient préféré, avec un léger gout entre la carotte et l’anis. Et puis vient le temps de filtrer les extraits de bourgeons (ramassés à Stirling, si vous vous souvenez ?). Merci Camille pour cette initiation passionnante à la gemmothérapie ! Je tente une filtration improvisée avec un carré de gaze à confiture et un mortier local ( galet de la plage). Je vais pouvoir stocker mes extraits. A suivre au retour en France… Pensée émue en passant devant cet eucalyptus qui a dû être écimée pour des raisons de sécurité (rappel : le sol sableux n’assure pas un bon enracinement, malheureusement). Un panneau peint à la main au pied de l’arbre indique : « Cet eucalyptus a été étêté. S’il vous plait, adressez lui votre bénédiction pour une belle repousse ». Only in Findhorn !!
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Un Oiseau Bleu au printempsCette fois, j'ai choisi de retourner en Ecosse pour savourer le printemps. ArchivesCatégories |